Poésie, rap, slam… Peu importe son mode d’expression, le Sénégalais du nord d’origine Adama Moussa Sy touche les cœurs par son verbe généreux et évocateur à la fois. Celui qui se surnomme lui-même « Double Servo » a choisi Richmond comme havre de paix et source d’inspiration, tout en s’impliquant activement dans la communauté du Val-Saint-François.
Âgé de 39 ans, Adama a fait ses débuts dans l’univers du rap en 1997. Cet « artiste de la parole », qui a voyagé et partagé sa passion pour les mots dans plusieurs pays a toujours eu comme mission d’abolir les frontières.
Son spectacle « Fulani Poetry », qui mélange les instruments de musique africains au slam, lui a permis d’ouvrir plusieurs portes.
Adama propose des récits faisant écho à l’intégration, à la diversité et à la solidarité.
« J’ai vraiment adoré être sur la scène dans autant de salles et de festivals. J’ai même pu aller sur la scène du célèbre Zénith de Paris. C’est pour moi très important de vivre autant d’expériences culturelles et de manifester avec fierté mes racines sénégalaises », confie-t-il.
C’est en 2022 que l’histoire d’amour entre le Canada et Adama a vraiment pris son envol, dans le cadre d’un projet de coopération internationale impliquant également le Sénégal et la Guyane française. Il a régulièrement fait des aller-retour entre son pays natal et le Montréal.
« J’ai été vraiment bien accueilli au Québec. Il n’y avait pas de barrière linguistique, ce qui a été plus facile afin de m’intégrer rapidement. Et la communauté sénégalaise à Montréal est très dynamique », soutient-il, évoquant l’importance du chanteur d’origine sénégalaise Ilam – mais au Québec depuis 2014 – de marquante dans sa carrière.
Lors de son séjour à Montréal, Adama s’implique au sein de l’organisme Muntu, afin d’aider les jeunes de la diversité ethnoculturelle à prendre leur avenir en main, en plus de s’impliquer socialement.
« J’ai aussi mis en place un collectif d’artistes qui porte le nom de Greff. Je travaille aussi avec l’organisation Lève-toi et brille, avec qui je prépare un événement à Montréal en mai, soit L’Afrique en lumière », affirme-t-il.
Adama avait toutefois envie d’un peu plus de calme et de dépaysement. Son frère étant déjà à Richmond – avec d’autres Sénégalais -, il décide d’en faire son nouveau coin de pays.
« Je suis très heureux d’avoir pris cette décision. Depuis mon arrivée en janvier, j’ai connu plein de gens extraordinaires. Je donne de mon temps à la popote roulante du Centre d’action bénévole de Richmond et au Rivage du Val-Saint-François, en plus d’être chroniqueur pour le journal Val-Ouest, dans lequel je partagerai mon expérience de la vie et l’amour que j’ai pour l’écriture », déclare-t-il.
Adama a la ferme volonté de faire sa marque dans son nouveau chez lui, que ça soit comme artiste ou comme simple citoyen.
« J’ai l’intention de m’impliquer encore plus dans la communauté, avec par exemple des prestations artistiques ou des ateliers de slam. J’ai déjà beaucoup de plaisir à participer aux Open Mic du Rivage », confie celui qui souhaite également aider de nouveaux arrivants du Sénégal à maîtriser le français.
Adama garde toutefois un contact privilégié avec le Sénégal, œuvrant sur divers projets artistiques. Il peut par exemple, à distance, coordonner des festivals et travailler avec des artistes qui souhaitent rayonner sur le plan international.
« Et à travers tout ça, je veux finir mon recueil de poésie, qui portera le nom de Punyelle, qui signifie jumeau en peul, une langue parlée au Sénégal. Une bonne partie de mes textes seront en lien avec ma défunte sœur jumelle.
Mais Richmond m’inspirera également beaucoup. J’ai trouvé ici une véritable famille. Et j’espère encore faire de belles rencontres enrichissantes! », conclut-il.
Pour lire la première chronique d’Adama sur Val-Ouest :















